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[Partie 1] Lorsque l’industrie automobile se réinvente…

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Partie 1 : Des smarts cities à l’expérience utilisateur

Entre le déclin vertigineux de Detroit et indirectement les récentes affaires autour des VTC, l’industrie automobile expérimente, parfois à ses dépens, une triple révolution : énergétique, technologique et des usages.

Avec la raréfaction des matières premières, la transformation programmée du paysage urbain et de la mobilité, l’industrie automobile est donc face à un défi colossal : changer sa façon de concevoir le véhicule et de passer d’une économie de produits à une économie de services… En bref, le secteur doit changer de paradigme économique, ni plus ni moins.

Le secteur automobile au service de l’urbanisme 2.0

D’ici les 35 prochaines années, les prospectivistes s’accordent à dire que plus de 2,5 milliards d’habitants vivront dans les villes. La mégalopole ne sera qu’une partie d’un autre territoire beaucoup plus vaste, la métapole. Dans ce nouveau contexte, gérer ce nouvel espace impose aux décideurs à repenser complètement la politique de la ville et de fait, à réfléchir aux nouveaux usages qu’induira de facto la mobilité des usagers au sein de ce nouveau grand ensemble. Les nouvelles technologies seraient la solution pour gérer le gigantisme : green data, internet des objets, cloud, nouvelles interfaces d’interaction, mobilité partagée… telles sont les prémisses de la nouvelle cité de demain, la smart city.

Aussi paradoxal que cela puisse sembler, Detroit pourrait très bien être le nouveau terrain de jeu pour dessiner cette métapole de demain. Et l’autre paradoxe serait que le secteur automobile, à qui Motor City doit sa richesse et sa décadence, y lance de nouvelles expériences technologiques qui rendraient cette ville plus sûre, plus économe en énergie et in fine, plus agréable à vivre.

A Warren, la plus grande banlieue de Detroit, General Motors teste des technologies qui permettraient aux voitures d’envoyer et de recevoir des données utiles sur plusieurs centaines de mètres, en peer-to-peer. Cette communication de véhicule à véhicule permettrait aux automobilistes de recevoir en temps réel l’état de la circulation mais aussi les éventuels carambolages possibles si leur conduite ne s’améliore pas à l’instant T. Appliquées aux futures voitures automatisées, comme la Google Car, ces innovations complèteraient les informations reçues par leurs innombrables capteurs et laisserait le soin à ces voitures interconnectées de coordonner leurs actions pour prévenir la ville des accidents, de l’engorgement des principales artères et pour réduire la consommation d’énergie. A terme, les flux de données recueillies donneraient des indications aux décideurs pour organiser le trafic et améliorer le déplacement de leurs concitoyens, avec de meilleurs transports en commun ou… en favorisant la mobilité partagée (que nous traiterons dans la deuxième partie de ce sujet).

Mais avant que les villes puissent bénéficier de toutes ces données, les technologies doivent être éprouvées et c’est dans cet état d’esprit que General Motors les teste à Warren. L’objectif de l’entreprise est de pouvoir mettre sur le marché américain en 2017 cette première voiture connectée en peer-to-peer.

A quelques kilomètres de Warren, l’Université du Michigan se penche, quant à elle, sur la connexion de cette technologie avec celle de l’infrastructure de la cité dans un but de prévention routière, comme informer un conducteur lorsqu’il prend un virage un peu trop rapidement ou lui rappeler de ralentir dans une zone proche d’une école.

Les bénéfices de ces systèmes sont évidents si les villes décident d’utiliser les données afin d’améliorer les infrastructures. Connecter les voitures à la cité créerait aussi un réseau intelligent à l’échelle de la ville. C’est un des défis qui se pose maintenant au secteur automobile : accompagner la transformation numérique des citoyens, non plus dans leur usage quotidien de leur voiture mais à plus grande échelle, en améliorant leur sécurité en zone urbaine.

Une révolution technologique qui ne peut se faire aux dépens du citoyen-utilisateur

Dans sa quête frénétique d’un avenir durable, le secteur automobile explore des solutions à tâtons. Dans une économie mondialisée qui tend vers l’austérité, certaines villes doivent revoir leur budget à la baisse. Or, investir dans de telles infrastructures coûte cher. Il n’est donc pas certain qu’un réseau intelligent d’une telle envergure puisse voir le jour, surtout si le citoyen n’a pas son mot à dire.

En effet, les usages en mobilité ont fortement évolué depuis une poignée d’années et ce, depuis l’apparition d’acteurs comme Uber, Google Maps ou City Mapper qui ont démontré que l’enjeu repose désormais sur le smartphone, le plus importante innovation en matière de mobilité.

Evolution fortement bien expliquée par Eric Goldwyn dans son article The Most Important Transportation Innovation of the Decade is Smarphone, “Les applications mobiles aident les gens à faire tout ce qu’ils souhaitent, comme de choisir entre des itinéraires, de localiser des bus à l’approche ou un taxi ou récupérer un véhicule en location. Alors que les villes et les autorités de régulation des transports ont libéré des données et encouragé l’innovation via des concours ou des hackathons, aucune ville américaine n’a agressivement visé le développement d’applications intégrées qui permettent aux utilisateurs de planifier, réserver et payer leurs trajets quelque soient les modes de transports utilisés.”

A terme, il serait plus intéressant et plus économique pour les villes d’adapter leur futur réseau intelligent directement aux comportements des conducteurs grâce à leur smartphone que d’investir massivement dans les voitures intelligentes des constructeurs automobiles… et de croire un peu plus en la mobilité partagée, cette expérience utilisateur qui a de beaux jours devant elle.

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