Le 13 avril dernier, le Pape François a donné une conférence vidéo au TED. Dans un message adressés à ce public plutôt orienté vers les innovations technologiques, le Pape a lancé un message d’espoir aux chefs d’entreprise pour lutter contre les inégalités sociales et contre le changement climatique. Cet appel a été entendu dans la Silicon Valley où deux jeunes entrepreneurs, Eric Harr et Stephen Forte, ont lancé au Vatican un incubateur de start-up qui doit répondre à ces deux défis.
The Laudato-Si Startup Challenge, du nom de l’encyclique du Pape sur le changement climatique, est un programme qui accueille des entreprises dont les solutions répondent à sept défis : l’énergie, l’eau, les villes, le social, l’alimentation, la finance éthique et la préservation de l’environnement.
Le directeur du programme, Paul Orlando, le dit lui-même : « Nous sélectionnons des entreprises qui veulent changer le monde et répondent d’une façon ou d’une autre aux enjeux posés par l’encyclique. »
Les gagnants du Challenge recevront de la part de fonds une récompense financière et le droit de montrer leurs solutions lors d’une demo day au Vatican.
Pourquoi cette initiative au Vatican apparaît maintenant ?
On sait que le Pape est concerné par les questions environnementales. Il y a un mois, il avait reçu Donald Trump et l’avait invité à lire son encyclique. Peine perdue. Le Vatican a réagi en qualifiant le désengagement des États-Unis de l’Accord de Paris, de « claque dans la figure ». L’initiative de ces deux jeunes entrepreneurs s’inscrit donc dans un contexte particulier au pays de l’Oncle Sam, où plusieurs villes et états se sont désolidarisés de la décision du président américain.
Dès les premiers jours de la présidence de Trump, la Californie avait très clairement annoncé la couleur sur ce point précis. Il n’est pas étonnant que la Silicon Valley joint l’acte à la parole et se positionne clairement sur ce sujet, en répondant à l’appel du Pontife.
En quoi devez-vous vous sentir concerné ?
En s’adressant directement aux entreprises high-tech, le Pape François les a directement placés devant leurs responsabilités à venir (et aussi face à leur conscience) :
“How wonderful would it be if the growth of scientific and technological innovation would come along with more equality and social inclusion. How wonderful would it be, while we discover faraway planets, to rediscover the needs of the brothers and sisters orbiting around us. How wonderful would it be if solidarity—this beautiful and, at times, inconvenient word—were not simply reduced to social work and became, instead, the default attitude in political, economic, and scientific choices, as well as in the relationships among individuals, peoples, and countries.”